L’eau du lac n’est jamais douce de Giulia Caminito

Plaisir d’écoute : 17/20

J’ai aimé :

  • Des personnages très ambiguës la mère comme la narratrice
  • Une belle histoire de révolte

L’eau du lac n’est jamais douce de Giulia Caminito

Traduit par Laura Brignon
Lu par Florine Orphelin
Parution le 10/08/2022 aux Editions Audiolib
Durée 8H54

Présentation de l’éditeur :« Notre mère ressemble à une héroïne de bande dessinée, à Anna Magnani au cinéma, elle braille, ne capitule jamais, cloue le bec à tout le monde. Mariano et moi sommes dans le couloir qui conduit aux chambres, culottes courtes et mollets raides, et sans ciller nous fixons notre peur : ne pas être comme Antonia, ne jamais être à la hauteur, ne remporter aucune bataille. ». Antonia, une femme fière et têtue, s’occupe d’un mari handicapé et de quatre enfants. Pauvre et honnête, elle ne fait pas de compromis et croit au bien commun. Pourtant, elle inculque à sa fille le seul principe qui vaille : ne compter que sur ses propres capacités. Et sa fille apprend : à ne pas se plaindre, à lire des livres, à se défendre, toujours hors de propos, hors de la mode, hors du temps. Mais sa violence, tapie tel un serpent, ne cesse de grandir. Nous sommes en l’an 2000, les grandes batailles politiques et civiles n’existent plus, seul compte le combat pour affirmer sa place dans le monde.

Mon avis :

Une écoute intense grâce à la révolte des personnages comme à toute l’injustice de leur histoire.

J’ai très vite accroché l’écoute grâce au personnage de la mère, Antonia qui tente désespérément de sortir sa famille d’un logement minuscule dans lequel ils vivent à 7 avec un mari handicapé sur fauteuil roulant, des bébés jumeaux, GaÏa, notre narratrice et son grand frère. Pour Antonia, la seule façon de ne pas reproduire ce qu’elle a fait, pour sa fille c’est de faire des études. Elle ne veut pas qu’elle évolue dans la pauvreté, qu’elle fasse des ménages comme elle. Alors elle la pousse, la menace mais il va falloir qu’elle y arrive. Et cette mère si impressionnante, devient pesante pour sa fille. Gaïa baigne dans l’injustice dès l’école primaire où elle est raillée par ses camarades. Mais en grandissant, elle prendra sa revanche.

Gaïa est un personnage en colère mais l’autrice a su mesurer sa rage, la nuancer, nous rendre sensible à la colère de Gaïa. D’ailleurs tous les personnages sont nuancés et c’est une des forces du livre, au delà de sa dimension sociale et féministe, le style est vif. Il dégage une incroyable énergie de l’écriture qui rend l’écoute saisissante notamment grâce à la place que prend le lac dans le décor..

Et cette force dans les personnages, dans le style comme dans l’histoire, la lectrice nous la transmet de manière implacable sans exagération. Tout est équilibre, un peu sur le fil du rasoir parfois dans l’histoire et le ton de la lectrice est impeccable.

Un très belle écoute saisissante et perturbante.


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