Jouir de Sarah Barmak

Qu’en ont pensé les lectrices optimistes ?

Elles ont aimé :

  • Le ton très linéaire et studieux pour un sujet qui aurait pu être abordé de manière plus dynamique
  • L’importance du sujet : redonner une place au plaisir féminin dans notre société

Elles ont moins aimé

  • Le travail très important de recherche
  • La description des techniques diverses et variées cherchant à faire atteindre l’orgasme aux femmes

Jouir de Sarah Barmak
Closer, notes from the Orgasmic Frontier of Female Sexuality (09/08/2016)
Traduit par Aude Sécheret
Parution le 03/10/2019 aux Editions Zones
208 pages

Présentation de l’éditeur : Libérée, la sexualité des femmes d’aujourd’hui ? On serait tenté de croire que oui. Pourtant, plus de 50 % d’entre elles se disent insatisfaites, que ce soit à cause d’un manque de désir ou de difficultés à atteindre l’orgasme. Si tant de femmes ordinaires sont concernées, peut-être qu’elles n’ont rien d’anormal et que ce n’est pas à la pharmacie qu’il faut aller chercher la solution. Le remède dont elles ont besoin est plus certainement culturel, et passe par une réorientation de notre approche andro-centrée du sexe et du plaisir.
Tour à tour reportage, essai et recueil de réflexions à la première personne, cet ouvrage enquête sur les dernières découvertes scientifiques ayant trait à l’orgasme féminin. On y apprend ainsi qu’une chercheuse en psychologie clinique a recours à la méditation de pleine conscience pour traiter les troubles à caractère sexuel. On y découvre aussi diverses façons dont les femmes choisissent de redéfinir leur sexualité. Cette aventure aux confins de la jouissance nous emmène jusqu’au festival Burning Man, où l’orgasme féminin est donné à voir sur scène, ou encore dans le cabinet feutré d’une thérapeute qui propose de soigner les traumatismes liés au viol à l’aide de massages sensuel

L’avis de Cécile :

Pour dire les choses d’emblée, cet essai ne m’a pas comblée, loin de là. Je lis beaucoup d’avis enthousiastes mais pour ma part, je me suis copieusement ennuyée.

Commençons par préciser un point important.
Je ne nie pas l’importance du message : notre société n’accorde pas assez d’importance à la place du plaisir de la femme dans une société de plus en plus sexualisée. Il ne faut pourtant plus que ce sujet soit tabou.
Étant mère de deux filles, j’en saisis d’autant plus la gravité, il est anormal que les jeunes filles, de nos jours, basent leur image de la sexualité sur le plaisir unique de l’homme.

Mais un essai sur le plaisir féminin passera forcément par décortiquer en long et en large l’anatomie des femmes. Déjà quand j’étais étudiante, je préférais largement le français, les maths et l’anglais aux sciences. Et là, au lieu de lire des paragraphes entiers sur le point G, la taille du clitoris, l’urètre et/ou les glandes nécessaires à l’éjaculation féminine, j’aurais préféré résoudre une équation à deux inconnues.
De même pour les expériences de méditation orgasmique, de massage tantrique ou autres thérapies par la parole…

Je n’aime pas forcément tout expliquer, tout disséquer, j’aime parfois laisser la magie agir. Et je ne peux m’empêcher de penser que transformer le sexe en une procédure réfléchie et organisée peut aussi aller à l’encontre du but recherché, soit le plaisir.

Autre chose qui m’a perturbée, l’auteure revient souvent aux recherches (vaines) sur l’élaboration d’un Viagra pour femmes, mais le Viagra améliore la fonction érectile et non le plaisir. La comparaison m’a de ce fait semblé quelque peu biaisée, même si le fait est qu’il existe un médicament relatif à améliorer la vie sexuelle masculine, ce qui n’est pas le cas pour les femmes.

Les points positifs, car il y en a, bien sûr : l’essai est très bien documenté. On sent également que Sarah Barmak a pris son sujet à cœur. Sa prose est assez agréable, parfois malicieuse et complice, et tant mieux, je crois qu’un ton froid et didactique m’aurait laissée encore plus en dehors !
Mais clairement, 200 pages sur l’orgasme, je ne suis pas la cible.

L’avis de Manon:

Rageant d’être déçue par un livre au titre si prometteur mais je dois l’avouer, je ne me suis pas accrochée, ça n’a pas décollé, bref je n’ai pas pris mon pied et je ne pourrai même pas simuler (oui c’était facile mais il fallait que je la fasse).

Un livre beaucoup trop sérieux pour un thème que j’aurais lu avec plaisir avec un peu de tonus, un peu plus dynamique. Mais ce sont données sur données, bien maîtrisées, bien enchaînées, la logique est là.

Le plaisir de la femme est un mystère car il est complexe et nous ne sommes pas toutes à égalité, notre plaisir a été négligée (pendant cette lecture aussi le mien de plaisir a été négligée, oui désolée il fallait que je le redise). Je reconnais bien sur le gros travail de l’auteur, le mérite du sujet, les choses sont dites crûment pas de détour, pas de tergiversation. Je pense que j’aurais dû le lire petit à petit car c’est un livre très riche avec beaucoup de références, heureusement bien organisées, que je garde sous le coude pour le reprendre de temps en temps.


5 réflexions sur “Jouir de Sarah Barmak

  1. Je reconnais évidemment l’importance du sujet mais je vais passer. Je rejoins Cécile, la dissection ne m’emballe pas ( le genre meditation aussi ), je me vois obligée d’écrire pour la première fois de ma vie que je préfère aussi les équations à deux inconnues :-). Il me semble qu’il y a aussi une histoire l’alchimie au-delà de la mécanique, et cette lecture me paraît tout de même bien laborieuse.

    Aimé par 1 personne

    1. Beaucoup l’ont aimé cet essai mais chez nous, ce n’est pas passé.
      Et ça me fait plaisir de lire que tu préfères aussi les équations à deux inconnues, dans mon cas, je dois reconnaître que je préfère les équations à beaucoup de choses ! 😀

      J’aime

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