Plaisir d’écoute : 17/20
J’ai aimé :
- L’alternance des 4 voix qui incarnent parfaitement la fureur qui se dégage du livre
- le road treap rythmé

Sur la route de Jack Kerouac
Traduit par Jacques Houbart
Lu par Clara Yoann Gasiorowski, Rebecca Marder, Noam Morgenszten, Sébastien Pouderoux
Parution le 26/05/2022 aux Editions Ecoutez-lire
Durée 13h56
Présentation de l’éditeur : « Avec l’arrivée de Neal a commencé cette partie de ma vie qu’on pourrait appeler ma vie sur la route. […] Neal, c’est le type idéal, pour la route, parce que lui, il y est né, sur la route… » Neal Cassady, chauffard génial, prophète gigolo à la bisexualité triomphale, pique-assiette inspiré et vagabond mystique, est assurément la plus grande rencontre de Jack Kerouac, avec Allen Ginsberg et William Burroughs, autres compagnons d’équipées qui apparaissent ici sous leurs vrais noms.
La virée, dans sa bande originale : un long ruban de papier, analogue à celui de la route, sur lequel l’auteur a crépité son texte sans s’arrêter, page unique, paragraphe unique.
Aujourd’hui, voici qu’on peut lire ces chants de l’innocence et de l’expérience à la fois, dans leurs accents libertaires et leur lyrisme vibrant ; aujourd’hui on peut entendre dans ses pulsations d’origine, le verbe de Kerouac, avec ses syncopes et ses envolées, long comme une phrase de sax ténor dans le noir.
Telle est la route, fête mobile, traversées incessantes de la nuit américaine, célébration de l’éphémère. « Quand tout le monde sera mort », a écrit Ginsberg, « le roman sera publié dans toute sa folie. » Dont acte. » Josée Kamoun Yoann Gasiorowski, Rebecca Marder, Noam Morgensztern et Sébastien Pouderoux, de la Comédie-Française, prêtent leur énergie contagieuse et leur fougue à ce roman de la démesure !
Mon avis :
C’est un livre que je voulais lire depuis longtemps et sa sortie en audio fut l’occasion de le découvrir. C’est une de ces œuvres que je suis contente de connaître à l’écoute car ce fond sonore ajoute quelque chose, une immersion dans l’œuvre, un rythme en plus dans ce roman où la musique a une belle place.
L’histoire concentre plutôt des virées successives, c’est celle d’un écrivain Jack, ancien combattant, le narrateur qui se lance sur la route depuis New-york à San Francisco (Frisco), en Caroline, l’Illinois au Texas jusqu’au Mexique.
Il n’est pas seul, très vite avec son compagnon de route, Neal ils deviennent inséparables. Il y a LuAnne aussi, la petite amie de Neal, sacré personnage féminin que j’ai beaucoup aimée même si Kerouac n’est pas tendre avec elle.
C’est une vie de dépravé et de galère financière qu’on suit. Les personnages sont à l’affût de tout, de femme, d’alcool, de drogue, une sorte de fureur de vivre au rythme du jazz, du be bop, du beat, du swing. C’est l’état d’esprit des protagonistes de beat génération dans l’insouciance qu’on suit à toute allure.
Il y a un empressement avec une alternance lascive parfaitement mise en scène par chacun des lecteurs.
Il y a un souffle incroyable, un rythme, une sorte de rage à prendre le plaisir là où il se trouve, à ne rien prendre au sérieux. Tout ça dénote dans l’Amérique puritaine et ségrégationniste que traversent les personnages. Les rencontres rythment aussi le récit : fermiers, clochards, conducteurs de camion, maquereau, maquerelle et prostituée.
Le rythme de la lecture est soutenu grâce à l’alternance des quatre voix qui donne parfaitement vie au texte, évite la monotonie. Les quatre comédiens se relaient formidablement, conservent l’harmonie de la lecture. J’ai apprécié les voix de chacun.
Ils portent tous la fureur qui se dégage de ce livre, l’empressement de vivre, l’insouciance des personnages, toute leur complexité et leur profondeur.
