La carte postale de Anne Berest

Plaisir d’écoute : 19/20

J’ai aimé :

  • L’histoire familiale mêlée à L’Histoire
  • la voix de la lectrice et sa lecture si juste qui n’appesantit pas l’histoire

La carte postale de Anne Berest
Lu par Ariane Brousse
Parution le 13/04/2022 aux Editions Audiolib
Durée 14H04

Présentation de l’éditeur : « La carte postale est arrivée dans notre boîte aux lettres au milieu des traditionnelles cartes de voeux. Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme. Il y avait l’opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale, en explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi.
Ce livre m’a menée cent ans en arrière. J’ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre.
J’ai essayé de comprendre pourquoi ma grand-mère Myriam fut la seule qui échappa à la déportation. Et d’éclaircir les mystères qui entouraient ses deux mariages.
Le roman de mes ancêtres est aussi une quête initiatique sur la signification du mot “Juif” dans une vie laïque. »

Mon avis :

Janvier 2003, la mère de l’autrice reçoit une carte postale anonyme avec les noms de ses grands-parents, de son oncle et de sa tante morts dans les camps de concentration.

L’autrice se lance dans des recherches pour découvrir qui a envoyé cette carte postale. Cela commence par des questions à sa mère qui avait gardé sous silence l’histoire de la famille. 

C’est avec sa mère qu’elle retournera dans le village où habitaient ses grands-parents et remontera l’histoire. 

Sa mère lui raconte l’histoire d’Efraïm, si enthousiaste arrivé en France de Russie pour obtenir la nationalité française, qui se soumet à une administration qui organise peu à peu l’extermination des juifs. Malgré toutes les mises en garde, il reste avec sa famille en France. Les enfants d’abord puis les parents seront déportés. 

On découvre aussi toute l’organisation mise en place par l’Etat français pour faire disparaître les juifs du paysage du quotidien des français afin d’éviter la visibilité de la déportation.

C’est bouleversant. L’harmonie entre le passé familial, l’Histoire, l’histoire personnelle de l’autrice et son éducation est magnifiquement construite. 

J’ai aimé l’accent mis sur l’empreinte qu’a laissée sur l’autrice l’histoire de sa famille, ce traumatisme même passé sous silence. 

Certaines scènes et détails sont tellement poignants que durant l’écoute j’ai eu une impression de recueillement, comme une envie de m’arrêter pour écouter l’horreur qu’elle décrit.

Anne Berest est une formidable conteuse. Tous les détails sont savamment ciblés.

L’écoute est captivante.  J’ai beaucoup aimé le timbre de voix de la lectrice, limpide et doux. Le rythme est adapté à la gravité sans appesantir l’histoire. C’est parfaitement mesuré.


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