Ravissement de Laurence Lieutaud

Plaisir de lecture : 18/20

Je recommande : Oui !

J’ai aimé :

  • le style pudique et fluide
  • la rencontre avec Louise

Ravissement de Laurence Lieutaud

Parution le 7 avril 2021 aux Editions Grasset
198 pages

Présentation de l’éditeur :Il avait fait de moi la femme que tous auraient voulu avoir. Du moins le disait-il avec fierté, quand je parvenais à me couler dans le moule qu’il avait fabriqué pour moi. Il m’avait appris à m’habiller, à me coiffer, à me maquiller. Il m’avait éduquée.  »
  Quand le roman s’ouvre, Louise, 33 ans, revient dans le village de son enfance pour retrouver sa grand-mère, Toinette, femme du Sud au caractère fort qui l’a élevée à la mort de sa mère. Louise l’a quittée quinze ans plus tôt pour suivre Paul, un peintre plus âgé qu’elle, rencontré un jour d’été dans la boulangerie où elle travaillait. Dès qu’elle l’a vu, elle a su  : « Il a suffi d’un rien pour me ravir tout entière  ». Mais savait-elle que ce ravissement tiendrait moins d’un rêve que d’un rapt  ?
Car si Louise est revenue c’est pour fuir. L’incendie de leur bastide sur la côte, Paul, dont on comprendra qu’il y a péri, et le souvenir de 15 années d’enfer auprès d’un homme qui sera à la fois son grand amour et son tortionnaire. Dans un récit mêlant le présent de son retour chez elle et le passé de sa mémoire, la narratrice se souvient. Elle dit l’extase des premiers mois à New York avec lui, leur mariage et leur départ dans le Sud de la France. La fascination pour cet artiste reconnu, ce Pygmalion nécessaire pour celle qui ne connut pas son père. Mais aussi rapidement la violence, les remarques et critiques, l’estime de soi brisée, ses jours dédiés à lui. L’isolement, Toinette loin d’elle et ses relations réduites aux amis de Paul, François et Clara, son unique confidente, qui tentera de l’aider parce que Louise lui rappelle sa petite sœur, morte dix ans plus tôt, et que Paul aura été le dernier à voir vivante.
  Jusqu’à la dernière ligne, Laurence Lieutaud parvient à garder le suspense sur les raisons de l’incendie et la mort de Paul pour nous tenir en haleine dans ce roman terriblement efficace, admirablement mené et écrit, où elle décortique le mécanisme de l’emprise et suit la chute d’une femme, jusqu’à sa libération.

Mon avis :

15 ans après avoir quitté Toinette et un village dans lequel elle était la bâtarde orpheline, Louise retrouve cette grand-mère qui l’a élevée puis mise à la porte quand elle a rencontré Paul, un trentenaire qui va l’emmener loin alors qu’elle a 18 ans. 

Pourquoi Louise n’a pas pu venir avant ? C’est ce qu’elle va révéler à Toinette. Le récit de Louise oscille entre les différents souvenirs de son enfance, de son adolescence et de sa vie avec Paul. 

Paul qui est vite devenu son bourreau, qui la frappait, l’humiliait, la contrôlait puis se faisait pardonner.  Paul est un personnage toxique et manipulateur sous l’emprise duquel elle est piégée.

Louise est un personnage tout en douceur. Sa résilience et son calme viennent contraster avec les humiliations de Paul. 

La plume est très belle et juste, ce qui rend la lecture fluide et entraînante. C’est plein de nostalgie, raconté avec pudeur et bouleversant. 


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