Plaisir de lecture : 18/20
Je recommande : Oui si vous voulez une histoire bien construite et un peu de soleil de Sicile..
J’ai aimé :
- la construction autour du personnage principal sans la rencontrer directement
- le style efficace de l’auteure qui donne vie au village

L’Amandière de Simonetta Agnello hornby
Traduit par Nathalie Baeur
Parution le 16 mars 2021 aux Editions Charleston
440 pages
Présentation de l’éditeur : Sicile, 1963.Les nouvelles vont vite dans les petits villages, et celle de la mort de l’Amandière, servante au palais Alfallipe, se répand comme une traînée de poudre. Du médecin de famille jusqu’au prêtre de la communauté, en passant par l’employé communiste des postes, tout le monde a son mot à dire sur cette femme étrange dont le décès provoque des remous à n’en plus finir. Pourquoi le chef de la mafia s’est-il présenté à l’enterrement ? Les Alfallipe avaient-ils vraiment renoncé à administrer leurs propres domaines au profit d’une simple domestique ? D’où l’Amandière tirait-elle sa mystérieuse fortune ? Et surtout, comment fait-elle pour envoyer des lettres par-delà la tombe ?Chacun détient un morceau de la vérité, mais entre rivalités éternelles, rancoeurs anciennes et jalousies nouvelles, il faudra détisser bien des rumeurs avant de pouvoir enfin assembler les pièces du puzzle…Une fascinante fresque humaine qui met en lumière la place des femmes dans la société sicilienne prisonnière de ses traditions patriarcales.
Mon avis :
Septembre 1963, Maria Rosalia Inzerilla dite l’Amandière meurt à 55 ans. Autour d’elle, les enfants de ses employeurs à qui elle réussit à imposer de publier l’annonce de sa mort. Mais qui est cette femme méprisée à l’origine de beaucoup de rancœurs ?
La nouvelle de sa mort est un événement au village. Les commérages vont bon train contre cette femme qui, on ne sait comment a réussi à prendre la main sur un domaine dans lequel elle n’était que servante et à administrer la fortune de ses employeurs. Une femme qui a même réussi à se rapprocher de la mafia.
Dans une première partie, c’est une personne ombrageuse, une méchante mégère qui est décrite à travers les commérages et le questionnement.
Mais c’est une toute autre femme qui se révèle habilement sous la magnifique plume vibrante de l’auteure.
L’Amandière, on ne la rencontre qu’à travers le regard des autres ainsi que de leurs souvenirs. Mais même outre tombe, elle va réussir à manipuler ceux qui la méprisent. Elle a préparé ses directives et laissé des missives.
Une histoire et une héroïne fascinante. Le lecteur est tenu en haleine par un mystère et une construction parfaitement maîtrisée qui nous fait passer de personnage en personnage. Une histoire qui avance entre présent, lettres d’une défunte, souvenirs et cancans de village.
Ce livre vous plonge complètement dans une ambiance, un village et une belle galerie de personnages qui lui donne toute sa dimension.
Et si je n’ai pas directement connue l’Amandière, je suis tombée sous le charme de cette femme courageuse, astucieuse qui ne s’est jamais laissée démonter malgré sa position.