Qu’en ont pensé les lectrices optimistes ?
Elles ont aimé :
- Les goûts les couleurs et les odeurs du roman (pour Cécile)
- Istanbul un des personnages de l’histoire
Elles ont moins aimé
- Manque un peu de peps de relief (pour Manon)

10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange de Elif Shafak
10 Minutes 38 seconds in this strange world (06/06/2019)
Traduit par Dominique Goy-Blanquet
Parution le 08/01/2020 aux Editions Flammarion
400 pages
Présentation de l’éditeur : Et si notre esprit fonctionnait encore quelques instants après notre mort biologique ? 10 minutes et 38 secondes exactement. C’est ce qui arrive à Leila, jeune prostituée brutalement assassinée dans une rue d’Istanbul. En attendant que l’on retrouve son corps, jeté par ses meurtriers dans une poubelle, ces quelques précieuses minutes sont pour elle l’occasion de se remémorer tous les événements qui l’ont conduite d’Anatolie jusqu’aux quartiers les plus mal famés de la ville. C’est ainsi que la romancière Elif Shafak retrace le parcours de cette jeune fille de bonne famille dont le destin a basculé et qu’elle nous raconte, à travers elle, l’histoire de tant d’autres femmes dans la Turquie d’aujourd’hui. L’auteure de La Bâtarde d’Istanbul et de Trois filles d’Ève excelle comme jamais dans le portrait de ces figures féminines « indésirables », reléguées aux marges de la société.
L’avis de Cécile :
Lorsque le roman commence, Tequila Leila est déjà morte, elle gît sur le sol en attendant d’être découverte.
Mais son âme vit toujours, et pendant 10 minutes et 38 secondes, Leila va errer parmi ses souvenirs.
Chaque minute qui passe lui rappelle un goût, une odeur du passé. Ainsi, petit à petit, se dévoile l’histoire de Leyla Afife Kamile, née de la seconde épouse d’un tailleur turc, et devenue, une fois adulte, prostituée à Istanbul.
C’est un roman plein de goûts, de couleurs, d’odeurs, bruissant comme un jour de marché.
C’est également un roman sur Istanbul, son histoire. La ville devient un personnage aussi important et présent que ses marginaux, eux qui sont le coeur de cette histoire.
Je ne suis pas une grande lectrice de littérature turque, et c’est vrai que ce roman luxuriant change de mes lectures habituelles. Mais la parenthèse fût agréable et me pousse à m’éloigner un peu plus souvent de mes lectures anglo-saxonnes.
L’avis de Manon :
Née d’une mère analphabète qu’on lui a présentée comme sa tante, Leila a grandi dans le mensonge. Celle qu’elle appelle mère étant la première femme de son père. Son père qui pense que sa malchance est due à un châtiment divin décide de se consacrer à la religion, voulant faire de sa fille disciple privilégiée. Pour fuir le destin que lui réserve sa famille, Leila rejoint Istanbul et devient Tequila Leila. Employée dans un bordel durant des années, c’est son histoire qu’elle retrace à sa mort. Chaque minute qui la sépare de son dernier souffle est marquée par un souvenir, une rencontre.
Souvenir de son enfance, de ce qui l’a poussé à Istanbul et ses rencontres avec 5 personnes, ces 5 personnes qui se soucieront d’elle, de son esprit et de son corps à sa mort. 5 personnes qui, elles aussi, ont atterri à Istanbul pour fuir un destin qui ne leur correspondaient pas et se perdre dans une ville qui accueille et qui cache ceux qui ne collent pas au milieu dans lequel ils sont nés.
L’histoire de Leila est accompagnée de celle d’Istanbul où se mélangent les extrêmes communistes révolutionnaires, nationalistes, religieux. Une ville qui accueille beaucoup mais qui n’en ai pas pour autant douce et bienveillante. J’ai aimé l’histoire, et la place donnée à Istanbul, les personnages sympathiques et la manière dont leur histoire et leur rencontre sont décrites. Enfin j’ai apprécié la fluidité du texte sans pour autant être complètement emportée. Le style était peut-être trop lisse, il me manquait un peu d’image, de peps, quelque chose de plus oriental pour intensifier ce roman se déroulant à Istanbul.


