Qu’en ont pensé les lectrices optimistes ?
Elles ont aimé :
- La relation fraternelle au sein de la famille
- La somptueuse écriture de Pat Conroy
Elles ont moins aimé

Le grand Santini de Pat Conroy
The great Santini (01/12/1987)
Traduit par Eric Chédaille
Parution le 04/06/20019 aux Editions Pocket
665 pages
Présentation de l’éditeur : Au cœur des années 1960, le jeune Ben étouffe à Ravenel, petite ville de garnison de Caroline du Sud où règnent racisme, violence et sexisme. Dans un an, l’université le délivrera de cet enfer et de la tyrannie de son père, le terrible colonel Bull Meechan. C’est lui, le » Grand Santini « , pilote de chasse et héros de guerre qui rêve d’un fils à son image et traite sa famille comme il commande ses hommes. Mais peut-on élever ses enfants comme une section de Marines ?
Comme tous les Meechan, Ben se révolte contre les humiliations et le cynisme de cet énergumène. Mais il est trop intelligent et trop sensible pour ne pas deviner, derrière la cuirasse d’autorité, l’impuissance d’un père à exprimer sa tendresse et son amour…
L’avis de Cécile :
« Cela se passait en l’an de grâce 1962, sous le règne de Santini. »
Après avoir lu presque tous les romans de Pat Conroy traduits, il me manquait encore son premier, le pilier de son oeuvre, le célèbre Le grand Santini. Ce roman a fait l’objet d’une lecture commune avec Manon et Sabrina. Et nous avons toutes été sous le charme de la plume de Pat Conroy, Manon et Sabrina pour la première fois, et moi une fois encore.
J’ai retrouvé les thèmes et mécanismes chers à Pat Conroy : un père violent et maltraitant, une mère qui aime ses enfants mais n’arrive pas à les protéger, une fratrie soudée, le basket, le Sud…
Ce roman déborde d’émotions toutes plus fortes les unes que les autres, qui nous sont transmises par le personnage de Ben, l’aîné des enfants, alter ego de l’auteur.
Ben, en tant que fils aîné, est le réceptacle des ambitions de son père : en faire une version adulte de lui-même (mais sans toutefois le dépasser) ; et cela à la méthode des marines, entre humiliations et violence physique. Mary Ann n’est pas beaucoup mieux lotie, très intelligente et sensible, trop pour son propre bien d’ailleurs, pas assez malléable ; son mal-être ressort à chaque ligne, à chaque scène dans laquelle elle figure.
Tout m’a touchée dans ce livre. Tout d’abord, la somptueuse écriture de Pat Conroy me va toujours droit au cœur, me mène souvent au bord des larmes. Ensuite, je me suis attachée à cette famille, à tous ses membres ; même Bull, ce père abusif a su m’attendrir par moments. C’est aussi ce qui fait la richesse de ce roman, cette ambivalence de sentiments que fait naître Bull Meecham.
L’avis de Manon :
Voici une famille dans laquelle j’ai adoré m’introduire avec quatre enfants à l’humour cinglant face à un père marine qui les mène comme un escadron. Les enfants se moquent et aiment ce père autoritaire, violent, égocentrique à en devenir parfois ridicule. C’est un personnage que j’ai trouvé ambiguë qui n’est pas subtil en général sauf quand il s’agit de manifester son amour pour ses enfants. La finesse et l’éducation c’est plutôt l’affaire de la mère qui sert de tampon entre les enfants et leur père, qui maîtrise les tensions dans la maison en calmant les uns et les autres mais qui tient une relation que j’ai trouvé vicieuse avec sa fille.
J’ai adoré le personnage de Ben aîné de la fratrie, cette relation entre le père et son fils. Mary-Ann, sa sœur mal dans sa peau qui essaie désespérément de gagner l’affection de son père avec son ironie.


